Pharmacotechnie
RISQUE DE CONTAMINATION DES POCHES DE CHIMIOTHERAPIES : COMMENT VALIDER LE PROCESS A MOINDRE COUT ?
Auteurs
Collart Dutilleul Cécile* (Service Pharmacie, Centre Hospitalier Lannion-Trestel, Lannion, France) | Regnier Olivier (Service Pharmacie, Centre Hospitalier Lannion-Trestel, Lannion, France) | Cau-trainaud Alexandra (Service Pharmacie, Centre Hospitalier Lannion-Trestel, Lannion, France) | Le Guevello Pierre (Service Pharmacie, Centre Hospitalier Lannion-Trestel, Lannion, France)
Présenté par: Collart Dutilleul Cécile
Introduction
La présence de cytotoxiques résiduels dans l’environnement notamment sur la poche, son suremballage ou le matériel de transport est une préoccupation permanente du personnel. De même, la conservation des reliquats est théoriquement susceptible de majorer le risque de contamination bactériologique et chimique des préparations de chimiothérapie. Notre objectif était de vérifier que notre process de fabrication des chimiothérapies en isolateur permet de garantir la protection du personnel et l’absence de contamination microbiologique. Ne pouvant disposer de tests spécifiques type Media Fill Test® ou de dosage de cytotoxiques de surface, nous avons opté pour la réalisation de deux tests à la portée de toute URCC.
Matériels et Méthodes
Le risque de contamination bactériologique des reliquats a été évalué par le test de remplissage aseptique de flacons pour hémoculture. Plusieurs manipulations correspondant aux différentes étapes du process de fabrication devaient être effectuées à l’aiguille et avec prise d’air : ajout de chlorure de sodium, transfert du contenu d’un flacon à l’autre. Après une semaine d’incubation à température ambiante dans l’isolateur, les flacons étaient envoyés au laboratoire pour détection de contamination (automate Bactec BD).
Le risque de contamination chimique de l’extérieur des poches et dans l’environnement a été évalué avec le test à la fluorescéine sodique (solution à 500mg/5ml). Il avait pour objet de vérifier que la manipulation avec spike et arbre se faisait réellement en système clos. Ainsi, les trois manipulations classiques ont été réalisées : préparation de poche au moyen d’un spike, préparation d’une seringue à l’aiguille et préparation d’un infuseur. L’utilisation d’une lampe à UV, après obscurité totale de la pièce, permettait de comptabiliser le nombre et la localisation des spots lumineux présents en dehors des localisations attendues. La participation aux tests a concerné l’ensemble des préparateurs manipulateurs mais également les pharmaciens (témoins positifs) et était réalisé si possible en présence de différents représentants des personnels concernés (Médecine du travail, Hygiène, IDE d’oncologie, coursiers.)
Résultats
9 préparateurs et 8 pharmaciens ont réalisé l’ensemble des tests. Tous les flacons d’hémoculture sont restés stériles. Le test à la fluorescéine a montré l’absence de spots luminescents sur les gants, le champ, la surface de la poche, de la seringue et de l’infuseur. Une manipulation volontairement rapide et moins appliquée, réalisée par un pharmacien, a montré la présence de 3 petits points luminescents sur ses gants, mais aucun sur les poches et emballages sortants de l’isolateur.
Discussion/Conclusion
Ces tests ont eu un impact positif et rassurant tant sur l’équipe pharmaceutique, le personnel et les instances de l’établissement même si le respect des bonnes pratiques de fabrication et d’administration reste indispensable.